La Déferlante, festival d’arts de la rue et de musique, a entraîné 120 000 personnes dans son sillage en 2016 ! Pour la 23ème édition, les spectateurs ont plongé dans une programmation de qualité qui s’est déroulée en 2 temps, au Printemps et en été, dans 10 stations balnéaires du littoral vendéen. C’est la coopération unique perpétuée par les municipalités qui maintient le très haut niveau de l’affiche et l’accès libre aux spectacles et concerts.


Jeunes surfeurs, vieux loups de mer, familles en balades, juilletistes, aoûtiens, fans de pop-rock, buveurs de vers déclamés… tout le monde se retrouve dans l’effervescence, la qualité et la variété de La Déferlante. Toujours gratuits, les spectacles d’arts de la rue, des arts du cirque, de théâtre, de danse, de musiques du monde et actuelles font le plein !

Les chiffres du succès

Sur le volet printanier de la Déferlante, organisé depuis 10 ans en mai, 16 500 spectateurs ont eu le plaisir d’assister à 68 représentations d’arts de la rue, données par 29 compagnies professionnelles. Du 5 juillet au 29 août 2016, 113 spectacles ont réuni plus de 100 000 personnes, devant 24 groupes de musique et 33 compagnies d’arts de la rue. Ces résultats sont d’autant plus à saluer que l’été 2016 s’est déroulé dans un contexte particulier, après le terrible attentat de Nice.

Le public était notamment au rendez-vous pour applaudir des têtes d’affiche comme Hyphen Hyphen, Feu ! Chatterton ou Radio Elvis. Aux côtés de ces noms déjà connus, Shake Shake Go, les P’tits Bras ( avec structure de voltige) ou les 3SomeSisters peuvent spontanément être cités comme de gros coups de cœur.

10 villes et un même élan pour le tourisme et la culture

Les concerts et représentations sont maintenant bien ancrés dans la vie culturelle et touristique des 10 stations organisatrices : Saint-Brevin-les-Pins, Pornic, Noirmoutier en l’Île, Barbâtre, La Tranche sur Mer, Saint-Jean-de-Monts, Saint-Hilaire-de-Riez, Saint Gilles Croix de Vie, Les Sables d’Olonne et Notre Dame de Monts. Les 10 communes tiennent à leur particularité de fonctionnement en réseau pour préserver ce qui « fait l’A.D.N. de La Déferlante, c’est à dire une programmation exigeante, en accès libre », précise Antoine Coudray, coordinateur de l’événement. Les villes unissent leurs forces et mutualisent les moyens pour diffuser des spectacles de qualité, dans un esprit populaire et festif. Antoine avance fièrement qu’il s’agit du « seul réseau de collectivités, dédié à ce type d’activités, en France. Cette organisation, avec présidence tournante, fait sortir les communes de leur rivalité.».

La découverte et l’exigence au programme !

Le travail de préparation est bien rôdé. 10 programmateurs (1 par commune) défrichent le terrain en repérant les spectacles et les artistes qui les intéressent pour leur propre ville et pour le réseau. Puis une fois par mois, les 10 programmateurs se réunissent avec le coordinateur Antoine Coudray, durant 1 ou 2 jours. Les prestations pressenties sont alors mises sur la table et argumentées. Les pitchs sont soumis aux critères de la Déferlante. Pour les arts de la rue, l’accessibilité doit se traduire par des spectacles aussi intéressants pour les enfants que pour les adultes et par une vision confortable au-delà des troisième et quatrième rangs. « Toutes les propositions passent au prisme de nos discussions, mais les échanges ne sont jamais houleux. » révèle Antoine. La programmation s’affine en privilégiant les groupes et compagnies « entre découverte et tête d’affiche ». Lors des réunions mensuelles, sont également abordées la vie du réseau, l’organisation des déplacements… Régulièrement, une délégation de La Déferlante, rassemblant quelques programmateurs, se rend « dans d’autres festivals pour garder un œil sur des créations récentes. ».

Un levier pour tout le territoire

Pour boucler la programmation, Antoine se charge de sa faisabilité en gérant le budget, les partenariats, la logistique. La mutualisation des moyens permet, entre autres, de réduire les coûts de déplacement et d’hébergement des artistes, de signer des groupes en quête de dates successives pour muscler leurs tournées. Plusieurs mois en amont, l’armature du festival doit être calée.

Au moment de l’événement, dans chaque ville, les services municipaux s’occupent de monter les scènes. Des bénévoles viennent généralement accueillir et guider le public. Des prestataires professionnels sont au manettes pour les régies son et lumière. Il n’y a plus qu’à laisser jouer l’enthousiasme et la curiosité. « Un vrai projet culturel de territoire se met en place. C’est un vecteur de développement local, social, touristique, économique. » Les spectacles et concerts participent à la vitalité des stations balnéaires et à l’activité locale. Ils attirent du public, des touristes, qui ont faim et soif de découvertes mais aussi de cocktails les pieds dans l’eau et de fruits de mer en terrasse.

De fidèles partenaires

L’organisation et le maintien du festival symbolisent « un vrai engagement de la part des élus » mais « le budget reste serré » regrette Antoine. « Pour maintenir la même fréquence, le même nombre de dates, la même qualité au niveau artistique, ce n’est pas facile. D’où l’importance des partenaires, » qu’ils s’agissent d’institutions, d’entreprises ou d’associations. Parmi les partenaires, certains sont historiques. Leur présence pérenne traduit la légitimité du festival et l’intérêt qu’il peut représenter. Par leurs origines, leur manière de travailler, d’évoluer, ils s’apparentent au réseau de la Déferlante. Ils s’inscrivent de façon similaire dans le territoire, portent la même attention aux notions de maillage local, veillent à l’équilibre de leur développement. « Sans eux, La Déferlante ne serait pas devenue ce qu’elle est. » A l’avenir, Antoine compte sur eux pour multiplier les résidences d’artistes au sein des villes : « l’accueil de collectifs ou de compagnies durant les phases de création, de répétitions, ferait vivre le réseau tout au long de l’année. »

Au cœur de rendez-vous importants

Au fil des éditions et des obstacles qui peuvent surgir, le réseau de La Déferlante peut se vanter de tracer un beau parcours, en surfant sur une honorable qualité artistique, ouverte à tous. Déclinés dans ses deux versions, printemps et été, le festival fait fleurir les sourires en mai et donne du rythme au littoral en juillet-août. Il occupe une place majeure sur le territoire, aux côtés de d’autres événements régionaux comme les incontournables Francofolies de la Rochelle, le Festival de Poupet, la 7eme vague à Brétignolles-sur-mer, Free Music à Montendre… Réseau local, spectacle vivant et patrimoine littoral vendéen forment un trio efficace en matière de culture.

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