En experte des cosmétiques bio, Amélie Boué a créé sa savonnerie en avril 2016. Pour faire mousser ses idées, elle a fait preuve d’originalité. Les solutions trouvées, pour se démarquer ou pour contourner les difficultés inhérentes au montage d’un projet, ont de quoi séduire !


Un labo « en bullant », c’est à dire ambulant

Qui dit savonnerie, dit laboratoire de fabrication. Parce qu’elle n’avait pas les moyens d’acquérir ni de construire un atelier, mais aussi pour avoir l’opportunité de présenter sa production à différents publics, Amélie a installé son labo dans un camion aménagé. A bord, elle peut organiser des démonstrations et des ateliers-découverte là où elle se déplace, auprès d’écoles, d’entreprises, de groupes de touristes…. Posée sur ses 4 roues, la savonnerie nomade s’est logiquement baptisée « En bullant ».

Des recettes bios et végétales

Autre manière de faire la différence pour l’ingénieure en agronomie ayant travaillé dans la protection de l’environnement : le choix du bio, en mode « vegan ». Les savons sont élaborés avec de l’huile végétale si possible produite localement (cameline, olive, chanvre, tournesol), des argiles, du miel, des jus de légumes ou de fruits, des huiles essentielles. Toutes les matières premières utilisées sont issues de l’agriculture biologique.

Des savons adaptés à la commercialisation…et à toutes les peaux

Amélie, qui fabriquait des savons en amatrice depuis plusieurs années, a dû faire le tri dans ses nombreuses formules. «Je faisais beaucoup de savons différents que j’offrais régulièrement. Il a fallu que je me fixe à une sélection pour la commercialisation. Actuellement, je propose 7 recettes. Le best-seller est sans conteste le savon à l’argile verte et au jus de concombre, à base d’huile de chanvre. Il convient parfaitement aux peaux sensibles. Je vais progressivement élargir la gamme puis la diversifier avec des baumes. »

Une liberté appréciée

L’entrepreneuse de 34 ans est encouragée par les résultats de la première année. « Les produits présentés plaisent. La majorité des gens qui les testent me passent commande ensuite. Je suis assez satisfaite même si ce n’est pas toujours facile de gérer la vente, la production et la partie administrative en même temps. En contrepartie, j’ai plus de liberté qu’en étant salariée. J’augmente mon temps de travail quand cela est nécessaire, je le réduis après les périodes intenses. J’aime pouvoir décider de mon emploi de temps.» Cependant pas à 100%, car il ne s’agit pas de zapper les rendez-vous que sont les fêtes de pays estivales, les marchés de Noël ou les salons bio.

Un an de réflexion et de préparation

Si aujourd’hui la savonnière s’enthousiasme à l’idée de lancer sa boutique en ligne ou d’être référencée dans un nouveau magasin, les débuts n’ont pas toujours coulé de source. Le montage du projet a mobilisé la créatrice durant un an. En premier lieu, il a fallu se conformer à la réglementation très complexe qui régit les cosmétiques. Mais Amélie avoue que la partie la plus difficile résidait dans l’aspect financier et business : « réaliser un business plan, faire des études de marchés, anticiper des recettes, alors que l’activité n’existait pas, me paraissaient totalement abstraits. ».

L’importance très nette des soutiens au projet

Pour aborder le financement et la gestion de son projet, Amélie a eu besoin d’être soutenue : « ce sont des choses sur lesquelles je n’avais pas l’habitude de travailler en tant que salariée. ». En tant que créatrice d’entreprise (et de son emploi), elle a bénéficié de l’aide d’Espace Gestion 17. Financièrement, des fonds ont été réunis par sa famille, le Crédit Mutuel et un financement participatif. « J’ai été agréablement surprise par le financement participatif. Une communauté s’est formée autour de la savonnerie. Il y a aujourd’hui 70 à 80 financeurs avec lesquels je tiens à rester en contact.».

Il est aussi possible d’aller au-devant de « En bullant » sur Facebook, sur en-bullant.fr, et moins virtuellement, sur les marchés de Rochefort, Oléron, Chatelaillon. Ouvrez les portes de de la Ruche qui dit oui de Bourcefranc ainsi qu’à celle de Lagord (agglomération Rochelaise) et à la boutique La puce du Théâtre à Rochefort… Autant d’endroits qui sentent bon les productions locales !